MÉDECIN, INTERPRÈTE
ET TRADUCTEUR

 

DR JOSEPH KAYUMBA

MÉDECIN | ST. ANTHONY

Quand des francophones se présentent à l'hôpital de St. Anthony, à l'extrémité de la péninsule nord de Terre-Neuve, c'est le Dr Joseph Kayumba qui est appelé en renfort. Ce médecin se fait alors interprète, pour le plus grand bonheur de ses collègues et de ces patients.   

Natif du Congo Kinshasa, le Dr Kayumba y a fait ses études supérieures de médecine en français. C'est aussi dans son pays natal qu'il a commencé à servir des patients, avant de prendre la route de l'Afrique du Sud, en 2005. « J'ai d'abord travaillé pendant cinq ans dans une région rurale avant de m'établir à Johannesburg, jusqu'en décembre 2016 », raconte-t-il.

Quand il prend la décision de venir au Canada, il dé-couvre qu'un poste est à combler dans un hôpital de Terre-Neuve. Terre-Neuve? « Quand on est francophone, ce que l'on connaît le plus du Canada, c'est le Québec. Mais comme j'avais déjà pratiqué en anglais en Afrique du Sud et que ma femme et mes enfants parlaient déjà cette langue, l'idée de m'installer dans une province anglophone me plaisait bien aussi », relate-t-il.

Selon le Dr Kayumba, la position géographique de sa nouvelle terre d'accueil comporte un autre avantage. « Terre-Neuve, c'est tout près de l'Europe! C'est aussi la province la plus proche de l'Afrique! » enchaîne-t-il dans un grand éclat de rire.    

Plus sérieusement, le poste offert à St. Anthony lui permet de réaliser son objectif professionnel : travailler en milieu hospitalier. « Parfois, quand vous arrivez dans un nouveau pays, vous devez pratiquer en clinique seulement. Dans un hôpital, vous touchez à plusieurs aspects de la médecine, comme les urgences, les admissions, l'obstétrique, etc. », explique-t-il.

RELATIONS HUMAINES

Malgré les différences climatiques et culturelles entre l'Afrique du Sud et la péninsule Nord, le Dr Kayumba dit ne pas avoir vécu de choc professionnel après son arrivée au Canada. « Partout sur la planète, le coeur et les poumons des humains sont les mêmes. Peu importe la langue dans laquelle vous avez été formé, la médecine, c'est la médecine », résume-t-il, tout en soulignant la qualité des relations humaines de son nouvel environnement de vie et de travail.

 

Même si ce n'était pas dans les exigences de l'offre d'emploi à St. Anthony, sa connaissance du français est devenue un atout pour l'établissement hospitalier, principalement dans deux circonstances. « Pendant l'été, à cause de la proximité avec le site historique de l'Anse-aux-Meadows, des touristes unilingues francophones se présentent parfois à l'hôpital. Je peux alors donner de l'aide à mes collègues et servir d'interprète à ces patients », dit-il.

Ses compétences linguistiques sont également mises à contribution lorsque des gens de  Blanc-Sablon, sur la Basse-Côte-Nord du Québec, viennent se faire soigner à St. Anthony. Des ententes entre les deux provinces permettent en effet de tels transferts. « Certains arrivent avec des dossiers en français que je traduis pour leur personnel soignant. Les gens de Blanc-Sablon sont aussi très contents de pouvoir converser avec moi dans leur langue maternelle », constate-t-il.

VIE FAMILIALE

En dehors de son travail à l'hôpital, le Dr Kayumba accorde la priorité de ses temps libres à sa famille. Son épouse et lui ont quatre enfants. Les aînés ont 15 et 11 ans et sont suivis par des jumeaux de sept ans. « Quand nous voulons nous dire des secrets, ma femme et moi, nous conversons en lingala, la langue officielle la plus parlée au Congo Kinshasa », confie-t-il en notant que ses enfants ne la comprennent pas, du moins pas encore…  

 

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